mardi 18 septembre 2012

Vote des étrangers ? Oui, si...

Le lobby de l'Autre Suprême rappelle à François Normacol (marque déposée) sa promesse d'octroyer le droit de vote aux élections locales aux étrangers non ressortissants de l'UE (appel paru dans Le Monde lundi 17/09). François Normacol répond que ce droit devrait être effectif avant les élections municipales de 2014 : le lobby a averti, François Normacol obtempère.

Certains membres de la majorité de François Normacol sont moins pressés que les porte-parole du lobby de l'Autre Suprême. Des membres des oppositions, y compris au sein de l'ancienne majorité présidentielle, seraient favorables à cette proposition de la campagne de François Normacol dont la concrétisation exigerait une réforme constitutionnelle que la majorité présidentielle ne peut pas imposer à elle seule.

Certains, dans la majorité ou les oppositions, redoutent une campagne, médiatique ou référendaire, passionnelle.

Pourquoi l'opposition parlementaire de la droite et du centre ne proposerait-elle pas un compromis ?

Oui au droit de vote des étrangers non ressortissants de l'UE aux élections locales EN ECHANGE d'une réforme du code de la nationalité abolissant le droit du sol. La création d'une citoyenneté de résidence (expression employée par François Normacol lui-même) et son élargissement devraient permettre de revaloriser la pleine citoyenneté, la nationalité, de rendre l'accès à celle-ci nettement plus sélective et restrictive (en évitant les fausses bonnes conditions : maîtrise de la langue, allégeance aux faleurs de la répuplik, serment au trapeau etc... : la francophonie peut faire très bon ménage avec la gallophobie).

Il serait très intéressant d'observer les réactions de la gauche de gouvernement à cette proposition de compromis...

En 1986, le cartel RPR-UDF avait proposé une plateforme incluant une réforme du code de la nationalité, les manifestations de décembre contre la loi Devaquet, l'affaire Malik Oussekine avaient permis l'abandon de cette proposition via une "Commission des Sages". En 1993, le gouvernement d'Edouard Balladur avait fait adopter une timide réforme du code de la nationalité que la "gauche plurielle" parvenue aux affaires en 1997, a aussitôt abolie. Si la nationalité est une chose sérieuse (je n'ai pas d'opinion arrêtée sur la question), elle mérite une stabilité législative, fruit d'un compromis sérieux.

La relance de la campagne pour l'octroi du vote des étrangers par des "amis" de François Normacol, l'incapacité de la majorité présidentielle d'imposer cette réforme par ses propres forces, devraient permette à l'opposition parlementaire du centre et de la droite de poser des conditions. A moins de l'abandon du jus soli par la gauche, la proposition aventurée par François Normacol est inacceptable.