jeudi 24 février 2011

In Memoriam : Charles Trénet (1913-2001) et les obsessions d'Arte

Les médiats ont évoqué durant le mois de février l'anniversaire de la disparition de Charles Trénet (1913-2001), auteur de chansons, compositeur de musique et interprète de la chanson.

Cette évocation m'a remis en mémoire la couverture de l'évènement par Arte (Des)Info le 19 ou le 20 février 2001.

Faisant semblant d'interroger des passants, des quidams, sur leur réaction à la nouvelle de la disparition de l'auteur-compositeur-interprète, Arte (Des)Info tombe tout de suite sur une dame un peu corpulente, plus très jeune, qui déclare : "C'est un grand artiste, mais c'est un collabo". Quelle "autocensuré" ! Peut-être même a-t-elle dit : c'était un grand artiste (à l'imparfait, puisqu'il vient de disparaître), mais c'est un collabo (au présent, puisque l'opprobre qui s'attache à cette qualité doit être permanente, par delà la mort).

Manifestement, cette prétendue passante a été sélectionnée par la c'Haine encultureuse.

En somme, il n'a pas suffi à Charles Trénet de se commettre pour Jack Lang en composant en 1989 une chanson de campagne sur l'air de "La Mer" : "Le maire, le maire de Blois, sera Jack Lang je crois", voire de permettre à un groupe Beur d'ânnoner "Douce France" avec l'accent arabe et une mimique agressive dans une manifestation parainnée par l'officine S.O.S. Racisme. Non, rien de tout ça n'a pu dédouaner Charles Trénet d'avoir chanté devant un public de civils français et de soldats allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Pour Arte, c'est le péché irrémissible, indélébile.

Arte, c'est la c'Haine du shoacentrisme : le principal évènement du 20ème siècle est la guerre de 5699-5705 du calendrier hébraïque et le principal détail (au sens pictural) du tableau de cette guerre est ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah. Encore quelques dizaines de secondes, et je m'attendais à entendre la dame interrogée par Arte (Des)Info déclarer qu'elle avait perdu touts les siens dans "l'Holocauste", même si elle était née trois ans après le fin de la guerre, accédant ainsi à une sorte de nouvelle noblesse.

J'aimais bien Charles Trénet. Il me rappelait l'âge d'or de la radio, l'époque où l'ancêtre de Télérama (un autre vecteur de la conception shoacentrique), Radio-Télé-Ciné ou quelque chose comme ça, comptait un certain abbé François Tagliani parmi ses collaborateurs. On écoutait Radio Luxembourg presque toute la journée. La guerre était chronologiquement plus proche qu'elle ne l'est maintenant, mais ce qu'il est convenu d'appeler la Shoah n'en était pas le principal aspect. On mettait en doute la sagesse des vainqueurs occidentaux de s'être compromis avec le communisme et l'URSS qui était devenue notre ennemie, elle et ses satellites.

Voir aussi : http://jeanmarielallau.blogspot.fr/2012/09/jean-lebrun-versus-fernandel.html

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